Parmi les nouveaux venu cette saison vous avez pu vous extasier sur des photos en noir et blanc d'un très très très haut niveau.
Un regard qui force l'admiration de chacun d'entre nous, et pour cause ...
Voici une petite interview de notre ami qui nous a rejoint.
Surtout n'hésitez pas à l'interroger lorsque vous le voyez en chair et en os, les jeudis soir...
* Peux-tu te présenter en quelques mots (Nationalité ou origine, etc)
Je suis latino-americain, d'origine chilienne. Avec une formation d'architecte et urbaniste, au Chili et en France.
J'ai vécu dans plusieurs pays, France ( 4 ans à Paris les années 80 ), au Brésil ( 8 ans , à Sâo Paulo ), en Turquie ( Istanbul , à plusieurs reprises de 3, 4 mois chaque fois ) et pour faire des photos, plusieurs mois en Bolivie ( La Paz, Sucre, Potosi, Oruro ), en Iran ( Teheran, Isfahan, Yazd, Mashhad ).
Je suis en France à nouveau depuis Mars 2017.
* Quel matériel utilises-tu ? (Appareil, ojectif, etc)
Mon boitier est un Canon 60 D, et mon objectif un Canon 10-22.
J'utilise quelques fois un autre objectif, mais pour 99% des photos c'est avec le 10-22, qui me donne parfaitement les images que je "vois" avant de photographier.
* Où-as-tu appris la photo? avec qui ? As-tu des inspirateurs ? As-tu exposé ? Où ?
J'ai fais quelques cours à l'université pendant mes études d'architecture, mais je me considère plutôt comme un autodidacte. Ma vrai formation c'est le sens esthétique et compositionnel que l'architecture m'a donné. Sans doute renforcé par tous les cours d'histoire de l'art que j'ai suivi lors de ma formation.
- Cartier Bresson, Doisneau, Lartigue,
- le Turc, encore en vie, Ara Güler,
- le Britannique Don Mc'Cullin,
- le tchèque Josef Koudelka,
- bien sûr les grands latino-américains à commencer par le Brésilien Sebastiâo Salgado,
- le péruvien Matin Chambi,
- le mexicain Manuel Alvarez Bravo,
- le chilien Sergio Larrain,
- et bien sûr Willy Ronis, avec sa photographie humaniste,
- Paul Strand et sa photographie sociale,
- les incroyables paysages d'Ansel Adams, Edward Weston, Irving Penn, André Kertész, Alfred Stieglitz, August Sander, Dorothea Lange ...
- et beaucoup d'autres photographes merveilleux qui enseignent toujours quelque chose pour moi ...
D'abord, bien sûr, la photo d'un autre derviche Persan, prise en 1870 par Dmitri Ivanovitch Yermakof (1846-1916), un photographe notamment connu pour ses photographies des paysages, monuments et populations du Caucase et de la Perse. C'est a partir de cette image, que j'aime beaucoup, que j'ai imaginé ma photographie.
Puis l'œuvre de Jan van Eyck, l'homme au turban rouge, de 1433. Les portraits des peintres hollandais m'intéressent car les personnages représentés ne sont jamais complètement à l'avant, mais plutôt un peu tournés, cherchant à générer plus de profondeur. En outre, les fonds sont neutres, sans détails. Bien sûr, le travail de la lumière est très important. Le portrait que j'ai fait à Mashhad c'était en été, quand il y avait beaucoup de lumière, et mon ami Derviche portait des vêtements complètement blancs. J'ai profité de cette lumière intense et des vêtements blancs pour créer un mimétisme entre l'arrière-plan et le personnage représenté, valorisant le visage et le regard.
* Depuis quand fais-tu de la photo, pourquoi ?
Je photographie depuis les années 70, à l'université, mais déjà exclusivement, depuis une dizaine d'années, quand j'ai décidé de tout abandonner, et de me consacrer uniquement à la photographie.
Ma vie d'aujourd'hui est un peu tzigane, d'un endroit à l'autre, vivant avec les gens pour pouvoir photographier avec plus d'intimité, surtout dans les cultures ancestrales, telles que les indigènes Aymara, Quechua et Chipayas d'Amérique latine. Les Chiites d'Iran et de Turquie avec leurs manifestations incroyables comme le Muharram et leur dévotion pour les saints hommes, les Derviches errants.
Et je suis aussi très intéressé par la photographie de villes, en particulier de villes mythiques, comme Istanbul, Mashhad, Marseille. J'aime vivre dans ces villes pour une longue période, afin de capter leur quintessence, le caractère des habitants et de pouvoir photographier l'esprit qui les rends mythiques.
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